samedi 16 juillet 2011

Un mariage au 21eme siècle

C’est la saison des mariages ! La chaleur est étouffante… Les gens, en costard et en robe de soirée, se bousculent devant les mairies pour assister au mariage d’un ami, une cousine, un parent… Cette institution qui était par le vieux temps, une institution sacrée, devient couteuse et mensongère ! Couteuse, et sur le plan physique et sur le plan financier. Quelques temps avant le mariage, on voit la mariée affolée, faisant ses dernières courses. Elle épuise toutes ses économies en s’achetant tout ce qui lui manque pour ménager son petit nid d’amour. Le mari quant à lui, il cavale ici et là pour finaliser les documents nécessaires à son mariage, obtenir son visa et organiser le voyage de noce… sans oublier bien sure de satisfaire les derniers caprices de sa future femme !
Ayant choisi de s’unir jusqu'à l’éternité, chacun a joué son rôle correctement pendant la période des fiançailles. Une période d’essai basée sur un fil de promesses illusoires ! La jeune fille s’est montrée exemplaire en étant attentionnée, douce et respectueuse. Le jeune homme, lui, c’était le parti idéal du moment qu’il fut compréhensif, généreux et docile…
C’est le grand jour ! Les jeunes mariés se jurent fidélité et loyauté jusqu’à ce que la mort les sépare. Un mois plus tard, ils eurent droit à leur première dispute. Ils ne se reconnaissent plus… Ayant pris le temps de se découvrir et ne pouvant supporter leurs caractères, désormais incompatibles, ils finirent par divorcer.
Jeunes gens, un conseil ! Ayez le courage d’être vous-même et rappelez vous que « Le mariage est une greffe : ça prend bien ou mal. » (Victor Hugo) 

jeudi 14 juillet 2011

Les quartiers populaires, Tunisie, Juillet 2011

C’est l’été. Tu pars au bureau de bonne heure et tu le quittes plus tard dans l’après midi pour partir te rafraichir sur une plage peu fréquentée afin d’oublier ta journée. Le soir, au tour d’un verre, tu abordes toute sorte de sujets avec une bande de copains. Tu  t’inquiètes, t’optimises et tu proposes des solutions. En rentrant vers le coup de minuit chez toi, le quartier est plein à craquer de véhicules, de gens… Et ce bruit qui résonne comme un tonnerre ! La tu te rappels que c’est l’autre voisine qui célèbre le mariage de sa fille. « Boumziwed » jusqu'à 1h du matin et peut être même plus. Tu ne trouves pas de place pour te garer.  Quelqu’un s’est permis de garer sa voiture la où il ne devrait pas. Tu cherches en vain le propriétaire de la voiture en question. Il est introuvable dans cette foule complètement déchainée. Désespéré, tu rentres prendre une douche dans l’espoir de calmer tes nerfs… Aucune chance !
Il est une heure dépassé, tu te retournes droite et gauche dans ce lit qui semble soudainement si petit ! Impossible de fermer l’œil avec ce vacarme dehors. Tu penses appeler les flics. Et puis tu reposes le téléphone en te disant que tu ne peux pas te permettre de gâcher leur soirée. Finalement, avec un peu de chance, tu réussies à t’endormir avec les premiers rayons de soleil. Le matin, tu te réveilles avec une migraine horrible et tu passes ta journée moitié endormi. Le soir en rentrant, c’est encore la fête foraine au quartier… C’est encore parti pour une nuit sans sommeil…

lundi 4 juillet 2011

l'art en Islam, entre aniconisme et iconoclasme




« L'art est la création-invention, au niveau du mécanisme de la pensée et de l'imagination, d'une idée originale à contenu esthétique traduisible en effets perceptibles par nos sens. Le déroulement et l'ordonnance de ces effets sont élaborés par un programme dans le temps ou dans l’espace, ou dans les deux à la fois, dont les composants et les rapports de proportion sont optimaux, inédits et esthétiques. Ces effets sont transmis grâce à l’emploi de signaux visuels, auditifs ou audiovisuels, à tous ceux qui, accidentellement ou volontairement, deviennent des spectateurs-auditeurs temporaires ou permanents de ces effets. Il en résulte un processus de fascination provoquant une modification plus ou moins profonde de leur champ psychologique selon le degré de la valeur esthétique de la création. Cette modification doit aller dans le sens de la transcendance, de la sublimation et de l’enrichissement spirituel par le truchement du jeu complexe de la sensibilité et de l’intellect humains. Grâce à la faculté de dépassement du créateur, les produits esthétiques à forte percussion pénètrent
à travers les réseaux de communication multiples, dans la réalité sociale. Pour atteindre ce but, le créateur doit utiliser un langage et des techniques qui correspondent au véritable niveau de développement de son époque.
 »1
L’Art prit naissance avec les fresques des cavernes préhistoriques et évolua avec la sculpture, la peinture et puis la photographie, le cinéma et la télévision pour illustrer au mieux l’évolution de l’espèce humaine et mettre en valeur la grandeur de l’homme créateur ! J’irai encore plus loin en disant que l’art a une finalité explicatrice, purificatrice et évaluatrice de la vie. C’est une activité des plus enrichissante pour l’homme. Tout comme la religion, l’art permet de tracer l’histoire de l’humanité.
Si telle est la vocation de l’Art, Pourquoi les religions monothéistes et exceptionnellement l’Islam, instaurent elles, à l’encontre des autres religions, des limites à la création artistique ? 

Selon l’ancien testament qui est commun au Coran, la Bible et la Torah, la Création est le propre de l’Etre Suprême. « Ainsi furent achevés le ciel et la terre, et tout leur déploiement. Le septième jour, Dieu avait achevé l'œuvre qu'il avait faite. Il se reposa, le septième jour, de toute l'œuvre qu'il avait faite. Et Dieu bénit le septième jour : il en fit un jour sacré parce que, ce jour-là, il s'était reposé de toute l'œuvre de création qu'il avait faite. »2. Dieu créa le monde et par la suite, Adam et Eve « Dieu créa l'homme à son image, à l'image de Dieu il le créa »3. Si l’homme est à l’image de Dieu, il est donc créateur par extension. Et il fut ainsi. Les prémices de la création humaine se manifestèrent dès la préhistoire avec les dessins sur les murs des cavernes. D’ailleurs, les fresques des grottes de Lascaux en témoignent jusqu’à aujourd’hui. Bien évidemment, avec l’évolution de l’espèce humaine et le progrès technique et technologique, le travail de la création se développa. Les Grecs inventèrent le théâtre, les Romains excellèrent dans la sculpture et la peinture, les Egyptiens dans l’architecture, et plus tard on découvrit la photographie et le cinéma. Par le biais de ses œuvres, l’Homme cherchait à reproduire la nature, à comprendre la vie, à transmettre un message, à atteindre la perfection, voire même à se réaliser...

En effet, on trouve l’écho de cette perspective chez plusieurs philosophes, d’Aristote jusqu’à Heidegger et Adorno. Aristote par exemple, considère l’Art comme l’une des activités humaines qui aide l’homme à se réaliser. Ce dernier reproduit la nature, l’imite. Non pas pour le simple plaisir de la création mais pour une finalité bien définie. L’homme qui se considère à l’image de Dieu, se veut parfait et reproduit un monde parfait. L’homme crée pour compléter la nature : lorsque l’homme produit un objet, il a une idée de sa production et ne travaille pas instinctivement. « Tout art parfait est une image de Dieu, gravée par lui pendant le sommeil de l’artiste »4.
 Ainsi, il délibère pour trouver les bons moyens et met en œuvre son génie et son habilité pour réaliser la fin voulue. Si l’on se tient au fait que le fonctionnement de la nature est spontané et que l’art est une délibération sur les moyens, l’Art en tant qu’imitation de la nature serait une reproduction de cette spontanéité. Aristote pousse son raisonnement encore plus loin en supposant que la nature, étant spontanée, a des limites. C’est là qu’intervient l’Art. Il exécute ce que la nature est impuissante à créer. En effet, la nature crée le marbre mais pas les statues. Par conséquent,  l’Art pousse la nature à ses limites, il la complète, il l’embellit, il la perfectionne.
Par ailleurs, l’homme cherche à expliquer la vie, à la comprendre et à la retranscrire selon sa propre vision. Pour lui l’art est une forme d’expression. Cette approche se manifeste dans plusieurs produits artistiques tels que la poésie, le théâtre ou encore la peinture. Si l’on prend comme exemple le théâtre grec, on constate que la première finalité de ce dernier est de transmettre un message, une morale, une leçon… notamment, dans la tragédie avec sa fonction cathartique. En d’autres termes, en assistant à un spectacle théâtral, l'être humain se libère de ses pulsions, en les vivant à travers le héros ou les situations représentées sous ses yeux et subit donc une épuration de ses passions « La tragédie (...) est une imitation faite par des personnages en action et non par le moyen de la narration, et qui par l'entremise de la pitié et de la crainte, accomplit la purgation des émotions de ce genre. »

Autre qu’une forme d’expression, l’Art est  le dévoilement même de la vérité. Il « est la mise en œuvre de la vérité »6.  Dans sa définition de l’Art, Heidegger reprend la définition classique : il suppose que l'œuvre est une chose qui est plus qu'une chose, elle est aussi un symbole, une allégorie, un sens. Autrement dit, L’Art n’est pas uniquement représentatif. Il révèle l’être des choses, l’être de l’artiste lui-même. Selon cette approche, Heidegger explique que grâce à son œuvre, l’artiste, et par extension l’être humain, met en place un système de relations qui structurent des sens ; la naissance, la mort, la gloire, le destin… Par l’Art, l’être se manifeste !
Prenons par exemple, l’œuvre de Munch. Elle s’inscrit dans le registre de l’art expressionniste, lequel selon sa définition, est une tradition de recherche de l'intensité dans la représentation du monde réel comme reflet du monde des sentiments et des passions. A une époque où l’être humain semble égaré, on constate, en se penchant sur ces œuvres, que l’artiste, manifestement en proie à un mal existentiel, cherche par le biais de son travail artistique à transmettre ce mal, qui est en effet, commun à la majorité des mortels « L’Art ne produit pas le visible, il rend visible »7.


En résumé, L’art, tout comme la religion, est une activité qui aide l’être humain à percevoir son chemin sur cette terre, à dévoiler le secret de la vie, à laisser une trace. Il est « l’exercice de la pensée qui cherche à comprendre le monde et le faire comprendre »8. Chaque œuvre d’art raconte une histoire. C’est le message de l’homme pour l’homme.

Cependant, avec l’avènement des religions monothéistes, l’Islam à titre d’exemple, la conception de l’œuvre artistique et de l’Art en général subit plusieurs métamorphoses. La production artistique se limita à l’écriture, notamment la poésie et la prose, l’architecture, la gravure et exclue la sculpture, la peinture, la musique et le théatre.  Si l’Art est « la mission la plus sublime de l’homme »9, et que son originalité réside dans la diversification du produit artistique, quelles sont les raisons qui font de l’art islamique un art exclusivement religieux se manifestant uniquement dans l’architecture et la gravure et écartant toute autre sorte de représentation et surtout celle des fromes humaines, reprenant ainsi la tradition de l’aniconisme dans la religion judaïque ? 
 Il convient avant toute chose de faire un bref historique de l’Islam et de l’Art islamique.
L’Islam vit le jour dans les tribus nomades de l’Arabie Saoudite. Ce peuple polythéiste, refusa catégoriquement de se soumettre à la volonté d’un seul et unique dieu. Mohamet fuit donc à Yethreb (actuellement la Médina) et commença sa lutte dans l’espoir de transmettre le message de dieu. La mission de Mohamet à l’instar de ses prédécesseurs était d’unifier l’humanité en retrouvant le monothéisme dans sa pureté originelle. Sa conquête de la Mecque fut un grand succès et l’Islam se propagea petit à petit suite aux grandes expansions islamiques. C’est à cet instant que naquit l’art islamique. Prônant un symbolisme profond qui trouve ses sources dans la religion même, l’art islamique renoue avec l’aniconisme judaïque. Par définition, l’Islam, rejette toute représentation matérielle du monde naturel et surnaturel. Ce phénomène est codifié selon la tradition religieuse qui interdit la représentation figurative des déités, les saints, les êtres humains et tout ce qui possède une existence.
En effet si l’on revient sur l’histoire de l’art islamique, on remarque que les premières manifestations de cet art, fut en fait la construction de plusieurs lieux de culte, notamment les mosquées. A cette époque, l’iconoclasme n’avait pas de place dans l’art islamique. Les premières mosquées construites sous le règne des Omeyyades à Damas et Alep, fortement ornementées, ne répondaient pas au modèle de construction islamique. Ces dernières furent construites sur les modèles traditionnels des édifices hellénistiques et des églises chrétiennes.
C’est après un siècle, à peu près, que l’art islamique s’est affranchit et s’est trouvé son répertoire spécifique. Ainsi, contrairement à l’usage occidental, il s’est refusé la représentation figurée. Bien évidemment, ici il est question d’art religieux et non profane, car il parait que la figuration ayant pour objet des représentations profanes était tolérée.
En tant que musulmans, sommes nous donc contraints à restreindre notre bibliothèque artistique et à brider notre créativité pour qu'elle soit conforme à la loi coranique ? 
La question s’avère polémique. L’image dans l’islam a été sujet à maintes interprétations. Basés sur des considérations théologiques et des contextes historiques, certains savants musulmans condamnent toute sorte de représentation figurée qu’il s’agisse de l’animé ou de l’inanimé. Ce ci est du au fait que selon certains textes    religieux, l’art, en général, est considéré comme mauvais et nuisible étant donné que les œuvres d’art sont « mensongères » et  ne produisent  que des illusions. Par contre, d’autres supposent que l’interdiction ne concerne que la reproduction des formes animales et humaines, notamment tout ce qui relève de l’art de la statue et du portrait, puisque ce ci pourrait mener l’être humain progressivement au polythéisme.
Le rapport entre la statue et le polythéisme est effectivement très étroit. Ça  évoque éventuellement, la période préislamique et le culte polythéiste de la tribu Quraychite avec lequel l’Islam rompt définitivement. D’ailleurs, après sa conquête de la Mecque, Mohamet ordonna la destruction de toutes les statues conservées dans la Kaaba à l’exception de celle qui représentait la vierge Marie et Jésus Christ. L’histoire rapporte aussi que le calife Omeyyade Yazid II a émit un décret ordonnant la destruction des idoles de l’Egypte et que le tabou trouve son origine dans la crainte du sacrilège de la représentation divine.
Il est de même pour l’art du portrait. Rejetant la représentation des personnages dans une perspective individualiste, l’islam se refusa le portrait. D’ailleurs, en voulant s’appliquer à la règle, les califes et sultans musulmans, n’ont laissé aucune trace de leur existence. (Sauf certains sultans ottomans qui se sont faits des portraits par des artistes occidentaux !)
Il est donc interdit de conserver une image ou une statue qui représente une divinité ou une créature à laquelle un culte est voué. Et il est de même pour les images représentant une personnalité humaine dans le but de la glorifier et pour toute œuvre dont le créateur cherche à imiter la création divine.

La création serait elle un privilège d’ordre divin ? Si tel est le cas, que serait donc l’utilité des savoirs que Dieu lega à l’homme ? Ce dernier serait-il contraint de combattre sa nature perfectible ? Ou serait-il obligé de la canaliser dans un seul sens pour éviter toute sorte d’imitation de la création divine ?
Bien que les contraintes furent multiples, les artistes ont pu développer un art purement islamique. Essentiellement calligraphique, l’art islamique fut nettement influencé par l’art byzantin et perse. Les mosquées étaient fortement ornementées par des mosaïques de végétaux stylisés et de calligraphies.
Outre que la calligraphie et la mosaïque, l’art islamique s’orienta petit à petit vers la représentation des personnages en les plaçant dans un contexte non conforme à la réalité. Le palais royal d’Ispahan contenait, en effet, des images qui s’inscrivent dans ce contexte.
En résumant, on constate que l’art islamique était tantôt restreint et conforme à la tradition, tantôt libéré des contraintes imposées par le coran. Quelle est donc l’explication préalable ? 
D’après plusieurs savants musulmans et contrairement à ce qu’on a pu rapporter, il est vrai que l’islam prône l’aniconisme mais pas l’iconoclasme. C'est-à-dire que la prohibition et les interdictions s’arrêtent uniquement aux idoles. Certes, le texte coranique n’a formulé aucune interdiction claire par rapport aux idoles mais on y a fait référence dans la Sunna. Le prophète dit : «  les anges n’entrent pas dans les temples la où il ya des images ». Selon les interprétations « images » serait un terme métaphorique désignant les idoles.  
Faut il encore signaler que l’interdiction des idoles est commune à toutes les religions monothéistes. Le fait qu’elles soient toutes fondées sur l’idée de la glorification du Tout-Puissant imposent le rejet des idoles.
Par ailleurs, pour ce qui est de l’acte d’imitation, les savants musulmans expliquent qu’en tentant de restituer la création divine, on enfreint sa toute puissance et que l’être humain ne peut représenter ce qui dépasse son entendement. (Le sacré en général et Dieu particulièrement)
Mais après plus de quinze siècles et quoique les textes coraniques n’ont pas changé, l’image a envahie le monde musulman. Est-ce donc vraiment contraire à l’enseignement coranique ?



D’après karadawi, d’une part, l’Islam est loin d’être iconoclaste et d’autre, il ne préconise pas l’aniconisme tel que l’occident le définie. La preuve est que l’image a toujours existé. Effectivement si l’on prend le cas des peuples perse, mongol et indien, on remarque qu’ils ont pris l’Islam comme mode de vie tout en gardant leur héritage culturel et artistique. Cela implique donc que l’innovation artistique était en concordance avec leurs convictions religieuses.
Karadawi ajoute que l’aniconisme dans l’art islamique est en fait une brève censure ou plutôt un règlement qui consiste à interdire les images dont l’objet est contraire à la loi islamique. Autrement dit, c’est le contexte en lui même de l’image qui fait qu’elle soit licite ou illicite.


En conclusion, l’art islamique bien que soumis à un certain règlement dont l’origine est la tradition monothéiste, a été l’objet d’une innovation remarquable sans pour autant sortir du contexte religieux. C’est peut être grâce à cette «censure » que l’art de la calligraphie a pu voir le jour et se développer pour donner un produit artistique d’une finesse extrême et fidèle à la tradition islamique. Et après tout « dieu est beau et aime la beauté ». Mais il n’en reste pas moins vrai que le portrait, le nu artistique et les statues ou tout autre œuvre d’ordre décoratif sont à exclure.

Bibliographie:

2. Livre de la Genèse ( Gn 2, 1-3 )
3. Livre de la Genèse ( Gn 1, 26-27 )
4. Charles Morgan, Sparkenbroke 
5. Aristote, Poétique
6. Heidegger, l'Origine de l'Oeuvre d'art 
7. Paul Klee, Théorie de l'art moderne
8/9. Auguste Rodin



samedi 25 juin 2011

Tourisme tunisien en crise. Des solutions ?


L’économie tunisienne repose essentiellement sur trois secteurs d’activité : l’agriculture et la pèche, l’industrie en majorité manufacturière, mais peu développée et le secteur des services, notamment, le tourisme. Ce domaine constitue, éventuellement, l’activité qui contribue le plus à la croissance économique. Malheureusement, ce secteur d’activité passe actuellement par un tournant dangereux.
L’emplacement  géographique et certaines conditions climatiques modérées font de la Tunisie une destination touristique favorable aux européens. En effet, ce secteur connut une évolution considérable à partir des années 1970 et devint une principale source de devise pour le pays. Une dernière étude, en l’année 2010, montre que le tourisme prend part dans le Produit Intérieur Brut de 7 %, contribue à une couverture de 56% du déficit commercial et emploie 400 000 personnes.
Cependant, il s’est avéré dernièrement que le tourisme tunisien a basculé vers un effondrement  effarant et la sortie de la Tunisie au salon ITB Berlin en est la preuve. Si l’on se tient au fait que la Tunisie ait connu depuis janvier 2011, des changements radicaux que se soit sur le plan politique, social ou économique, la crise du tourisme serait une conséquence logique. L’enchainement mouvementé et instable des évènements pendant le mois de janvier a généré une baisse de réservations qui s’élève à 70% et ce, selon M. Habib Ammar le directeur général de L’ONTT. Ce dernier déclara pendant la rencontre avec les médias du 17 juin 2011 que la phase critique par laquelle le tourisme tunisien passe serait « la plus grande crise de son histoire ». Il se pencha également sur les mesures à prendre pour réparer les dégâts et affirma qu’il faudrait absolument profiter de la révolution pour régénérer le secteur touristique.
Or, la révolution, n’est pas la cause majeure de cette crise.  Il est vrai que les appréhensions sécuritaires, juste après la chute de Ben Ali, étaient des éléments d’une forte nuisibilité pour la saison touristique, mais ce n’est plus le cas puisque tout est rentré dans l’ordre. Pourtant, la crise persiste. Les statistiques révèlent une recette en baisse de 52% pour le mois de juin.
Que seraient donc les facteurs directeurs de cette crise ?
D’après la dernière étude de l’Institut arabe des chefs d’entreprise (IACE), la crise du tourisme serait antérieure au 14 janvier. Ce secteur connait un recul constant depuis 1998 et les statistiques montrent qu’en dépit du volume et de l’importance de cette activité, son apport en croissance a considérablement diminué. En effet, les meneurs de cette étude, affirment que le ralentissement du tourisme tunisien remonte à une vingtaine d’années et que c’est principalement du à un immobilisme du coté du ministère du commerce et du tourisme. D’ailleurs, M. Habib Ammar le confirme en disant que le secteur touristique souffre d’un handicap structurel auquel on n’a pas pu faire face par manque de courage !
Ce handicap structurel est en fait le résultat d’un fonctionnement en défaillance qui se caractérise par une « monoculture intensive du produit balnéaire » et ce selon Fitch Ratings. Effectivement, l’activité touristique en Tunisie est centralisée sur les cotes. Jouissant de 1300 mètres de cotes, généralement sablonneuses, et d’un climat chaud, la Tunisie accueille une masse de touristes qui fuit le froid de son pays et cherche à passer un séjour sous le soleil. Ces caractéristiques, entre autres, a fait donc du tourisme tunisien un tourisme de masse et non de qualité. 
L’analyse de Fitch Ratings, concernant l’industrie touristique en Tunisie, va au-delà de ça en expliquant que même la qualité des infrastructures de loisirs est médiocre.
Bien évidemment, le gouvernement a pris quelques mesures dans le but de rénover le secteur mais les efforts fournis restent insuffisants face à un marché fortement concurrentiel. Si l’on prend comme exemple les statistiques enregistrées entre 1990 et 2009, on constate que le volume du flux touristique en Tunisie a doublé alors que celui de la Turquie et de l’Égypte a été multiplié par cinq.  Ce ci peut s’expliquer par le fait qu’en Tunisie, les professionnels du secteur touristique sont de plus en plus dépendants des grands tours opérateurs. Sans oublier, bien sur, l’émergence de nouvelles destinations concurrentes et qui sont favorisées par la baisse du cout du transport aérien.
Ainsi, le fonctionnement du tourisme tunisien est lui-même la cause principale de la crise actuelle. Avec une prédominance du tourisme balnéaire fortement démodé et une infrastructure douteuse, on frôle la catastrophe !
Comment peut-on donc remédier à ça ?
            A vrai dire, la situation alarmante exige des solutions d’urgence pour sauver la saison touristique. Comme premier pas, le ministère du commerce et du tourisme a proposé une solution qui semble adéquate : la structuration du marché algérien.
La Tunisie reçoit, annuellement, un million de touristes algériens à peu près. Le nombre semble important,  mais il faut rappeler que la majorité des touristes algériens louent chez des habitants et ne vont pas dans des hôtels. Cela est du au fait que les professionnels du tourisme tunisien accordaient peu d’importance à ce marché. S’arrêtant sur le fait que ce  marché est la solution idéale pour sauver cette saison touristique, M. Habib Ammar déclara qu’il faudrait absolument mieux structurer le marché algérien en menant une gigantesque compagne publicitaire sur internet et en proposant un programme adéquat avec le mois de ramadhan qui tombe au beau milieu de la haute saison. « Autrefois, c'était du tourisme spontané. Le budget alloué pour la promotion de la Tunisie en Algérie ne dépassait pas les 120.000 dinars. Nous venons de multiplier cette somme par 4,5%. Nous venons de consacrer 700.000 dinars pour une campagne large sur Internet, les journaux et la télévision algérienne. »
Le marché algérien serait-il donc la bouée de sauvetage pour la saison touristique de 2011 ? Prions, pour que ça soit le cas !
Cependant, il ne faut pas oublier que le problème est bien plus complexe qu’on ne le croit. Le tourisme tunisien a besoin d’une révolution et non seulement de solutions d’urgence. Elaborer des plans à long terme est indispensable afin d’assurer un développement satisfaisant du secteur touristique. Le remède serait dans la diversification du produit touristique.

On devrait, éventuellement, promouvoir le tourisme saharien et intégrer le tourisme écologique ou encore culturel sachant que la Tunisie dispose d’un patrimoine assez riche. En outre, la rénovation de l’infrastructure et l’amélioration de la qualité de service sont des facteurs capitaux qui permettront de miser autant sur le coté quantitatif que qualitatif de la clientèle. 

lundi 13 juin 2011

Here we go again...


“Here we go again,
He’s back in town again,
I’ll take him back again, one more time…”
Mr Jones est de retour. Après deux mois d’absence, il refit surface. Un peu fatigué et inquiet pour son boulot, mais toujours aussi séduisant. Il l’invita à diner chez lui en mémoire du beau vieux temps. Il l’avait manqué comme pas possible et ne put résister à la tentation de le revoir. Pendant ces deux derniers mois elle lui envoya plusieurs mail sans qu’elle ait de retour de sa part. Mais un jour, elle reçut un message de sa part lui disant qu’il serait de retour à Tunis dans une semaine. Elle était toute excitée à l’idée de le revoir, de sentir son parfum, de passer une nuit entre ses bras… Elle attendait… et un beau matin, elle se réveilla avec un étrange pressentiment.  « Il vient aujourd’hui, j’en suis sure ». Son instinct ne la trahie pas. Un peu plus tard dans la soirée, elle reçut le coup de fil tant attendu. Il passa la chercher. Arrivé chez lui, il la prit entre ses bras et la serra tellement fort qu’elle en étouffa. « Puis-je savoir ce que c’est que ça ? »  « Bah de un, c’est que tu m’as réellement manqué, de deux c’est pour m’excuser parce que sans le vouloir j’étais un peu salaud avec toi et puis parce que je t’aime vraiment ! » Elle ne savait quoi répondre. Serait ce possible qu’il ait un peu de feeling à son égard ? Dieu seul le sait !
Ce qui l’étonna le plus ce soir la c’est que malgré tout elle ne put le détester. Elle éprouvait beaucoup de sentiment envers lui au point de pouvoir lui pardonner toute cette absence et cette indifférence. Ce soir la, elle comprit qu’elle en était réellement amoureuse.
Mr Jones afficha beaucoup d’affection. Il était doux, il s’ouvrit à elle. Il lui parla de son boulot, des journées qu’il passa à cavaler entre Paris, Rome, Barcelone… Et lui proposa de l’accompagner la prochaine fois qu’il partirait à Londres. Elle était la à écouter ses histoires  en s’imaginant une part de ce monde où, en réalité, elle n’avait pas de place. Elle le savait, mais elle se forçait à l’ignorer. Elle savait que pour vivre avec lui, il lui faudrait énormément de patience et beaucoup de sacrifices. Ce ci bien sure si l’on suppose qu’il veut d’elle dans sa vie.
Elle passait les jours à rêvasser. A s’imaginer sa vie auprès de lui. Des fois elle se voyait l’accompagnant dans ses voyages. D’autres, elle se voyait attendant son retour. Elle osa même s’imaginer vieillir à ses cotés. C’est romantique… et tellement pathétique ! 
Les jours passèrent et elle commença à s’habituer à son absence et leurs RDV si rares ! Elle s’habitua à son attitude de minable, à son caractère insaisissable, à son cœur impénétrable… Elle sut se contenter des rares soirées qu’elle passait à coté de lui. Jusqu’au jour où elle en eut marre. Elle lui déclara sa flamme. Elle lui expliqua à quel point elle le voulait dans sa vie, à quel point elle avait besoin de lui, à quel point elle le voulait à elle et à elle seule… Et ce fut une grosse erreur…
Mr Jones était un putain de capitaliste, maladivement attaché à son boulot et ne pouvait accepter de consacrer du temps à autre chose en dehors de son bureau et surtout pas à une femme. Il lui sortit donc une excuse bidon comme toutes celles que les hommes s’amusent à divulguer sans se soucier de nos sentiments. Il lui dit qu’il valait mieux qu’elle se trouve un gars gentil susceptible de la rendre heureuse puisque, lui, il en était incapable à cause de son mode de vie.
Elle pleura son sort jours et nuits… Elle frôla la déprime… Elle décida donc d’en finir une bonne fois pour toute. Elle débarqua donc chez lui sans prévenir. Elle ne savait même pas s’il était sur Tunis. Heureusement, ou malheureusement pour elle, ce jour la, il était chez lui. Il l’accueilli avec un grand sourire. Un sourire dévastateur qui lui ôta ses dernières défenses… Elle fondit en larmes et se jeta à son cou. Il la prit entre ses bras et la serra très fort dans l’espoir de la calmer. Elle pleura un bon coup tout en se maudissant d’être aussi vulnérable. Ne sachant quoi faire pour apaiser son chagrin, Mr Jones lui fit l’amour. Il lui fit l’amour comme si c’était la dernière fois. Et c’en était une. Elle le comprit à sa façon de la regarder, de la caresser… Il fit ses adieux à chaque centimètre de son corps.
Ce jour la, elle retourna chez elle le cœur en cendres, l’âme agonisante, en fredonnant sa chanson préférée…
“So confused, my heart’s bruised
Was I ever loved by you?
Out of reach, so far, I never had your heart…”

dimanche 12 juin 2011

Her & Mr Jones

Il était grand de taille, brun et ténébreux. Il était le rêve de toutes les filles. Enfin une bonne majorité des filles. Il était séduisant, intelligent, drôle et extrêmement riche. j'ai bien dit "LE RÊVE". Mister Jones was not available. Monsieur n'avait d'yeux que pour son travail. Sa vie se résumait à une interminable course entre les aéroports des plus grandes capitales du monde. La rencontre fut furtive et hasardeuse, sur un site de chat. Ils passèrent des heures à se parler. Elle n'était pas une adepte des relations virtuelles. Il était complètement sous le charme... Enfin... virtuellement! il fallut donc s'organiser pour un rendez vous. Et ce fut le cas. Il lui proposa un dîner et elle ne put lui dire non. Elle n'attendait que ça. Elle ne savait pas à quoi est ce qu'il ressemblait. Ni lui d'ailleurs. C'était l'occasion de se découvrir de nouveau. Mais à sa grande surprise, Mr jones lui posa un lapin. Le lendemain il se contenta de lui envoyer un texto pour s'excuser et disant qu'il ne put se présenter au RDV a cause d'un énorme problème au boulot! Il lui promit de la contacter dés son retour à Tunis. Elle était furieuse, mais ne put lui en vouloir. Compréhensive? Elle l'était et elle en abusait.
Quelques jours après, Mr Jones, se manifesta vers le coup de minuit. il appela disant qu'il était aux alentours et qu'il voulait absolument la voir. Elle était aux anges! Et elle en tomba amoureuse dés que ses yeux se posèrent sur lui. Bien que physiquement il ne correspondait pas tout à fait à son idéal, elle craqua pour lui. Il était charmant, ensorceleur... Ils discutèrent de tout et de rien. Et en la ramenant chez elle, il lui proposa un autre RDV. Cette fois ci, il se présenta au RDV... Avec un peu de retard..." il est quand même venu." se disait elle. Il n'était pas du tout indifférent à son sens de l'humour, la spontanéité de son caractère. Il brûlait d'envie de l'embrasser. elle le voyait dans ses yeux. Mais il ne le fit pas. Il était le parfait gentleman. Il la raccompagna chez elle avec la promesse de l'appeler.
Les jours passèrent... quelques textos, des coups de fil de temps à autre. et quelques lapins de trop. Ils eurent donc droit à quelques disputes d'amoureux. Il ne reconnaissait jamais qu'il était fautif sur certaines choses et elle lui pardonnait à chaque fois. Et il disparut...
Son absence lui fut fatale. Elle ne put supporter. Les heures qu'elle passait à attendre un mail ou un coup de fil se prolongèrent. Sa décision prise, elle rencontra un autre. Il était d'une gentillesse! Mais elle ne put extirper  Mr Jones de sa tète. Et il réapparut!
Il l'appela pour lui faire visiter son nouvel appartement. Apprenant qu'elle sortait avec un autre, il la colla au mur et l'embrassa comme on l'a jamais embrassé. "Tu es a moi et ton copain tu vas le renvoyer chez sa mère ou c'est moi qui vais le faire!!" Mr Jones fut d'un égoïsme...Et son baiser... Il était d'une ferveur!
Elle lui fit comprendre que ce n'était pas possible. qu'elle aimait bien "l'autre" et qu'elle ne comptait pas le laisser tomber. Elle le disait mais elle ne le pensait pas réellement. Elle ne pensait qu'à une seule chose. Elle le voulait lui, Mr Jones.
Au bout d'une semaine, c'est "l'autre" qui la largua ne pouvant plus supporter qu'elle ait l'esprit ailleurs et le coeur possédé par Mr Jones. Le destin lui jouait des tours... des mauvais tours... Que faire? Elle n'avait aucune solution en tète. Tout le monde lui conseilla de laisser tomber Mr Jones, de s'accrocher à "l'autre" dans l'espoir de trouver le vrai amour. Et voila que "l'autre" disparut. Quelle Ironie!
Parfois on dit que le destin peut nous flanquer une grosse claque comme il peut nous réserver une bonne surprise. Et elle eut droit à une bonne surprise. La meilleure à laquelle elle puisse s'attendre.
Mr Jones réapparut pour lui proposer de passer la soirée chez lui, dans son nouvel appartement qu'il vient juste d'aménager. Elle eut donc droit à sa nuit d'amour avec Mr Jones, mais... Sans amour! Eh oui! Cette nuit la, il la déshabilla lentement pour redessiner ses formes généreuses du bout de ses doigts et combler ses yeux en promenant son regard plein de désir. Elle attendait impatiemment de l’accueillir en elle. Elle brûlait d'envie pour lui. Mr Jones s’apprêtait à l’honorer lorsque il éclata de rire et lui sortit la chose la plus absurde qu'elle n'ait jamais entendu " tu es trop petite, je ne peux pas te faire ça!" que voulait il insinuer? Nul ne le sait... Jamais elle ne se sentit aussi humiliée. Et histoire de se consoler, elle se dit que ce n'était pas important... qu'il était peut être fatigué... ou qu'il ne voulait pas précipiter les choses...
Mr Jones dormait déjà. Elle, elle n'arrivait pas à fermer l'oeil. Encore un mauvais tour... Encore une déception... Et Mr Jones redisparut...
Et c'était comme ça pendant des mois. Elle s'amusait à l'appeler son fantôme. Elle l'aimait et se contentait du peu de temps qu'il lui accordait lorsqu'il était sur Tunis. Elle ne cessait de penser à la nuit où il la prit entière et assouvit ses désirs qui ne cessaient d'augmenter dans l'attente. C'était peut être la plus grosse erreur de sa vie mais elle ne le regrettait pas. C'était peut être une erreur dans la mesure où il eut, dans son coeur, une lueur d'espoir qu'un jour il puisse être son homme et non son fantôme. Cette nuit la, il fit d'elle une femme comblée. Il la fit sienne. Il fit de leur union une explosion de passion. Il lui fit l'amour... Et il disparut...


samedi 4 juin 2011

L’homme Tunisien, Schizophrène ?


La gent masculine  est une création humblement divine ! Divine ? Non ! Loin de l’être ! Dieu est parfait ce qui impliquerait que toutes ses œuvres doivent être parfaites. Sauf pour les hommes. C’est raté ! Si je me dois de définir l’homme je dirais  que c’est un animal qui possède un appareil génital constitué d’une paire de couilles et un phallus. Et parfois, Dieu tout puissant lui offre un cerveau ! En fait-il usage ? Rarement ! Oui je parle bien de la gent masculine. Et particulièrement la gent masculine made in Tunisia.  Mes dames, messieurs ! Je vous présente l’homme tunisien. C’est un produit unique, rarissime ! Vendu exclusivement et en édition limitée uniquement en Tunisie. Il marche. Il parle. Il mange. Il boit. Il pense. Zut ! Ça non. Je vous explique : il est normalement constitué. Il possède un cerveau mais il est souvent en hibernation.  Comme tout système informatique il lui arrive d’avoir des bugs. Est-ce la faute au fabriquant ? J’en doute !
Un bref historique est désormais indispensable pour expliquer les bugs du système cérébral de l’homme tunisien. Né dans une société arabo musulmane, l’homme tunisien est musulman par hérédité et non par conviction. Il croit en Dieu, distingue le « hram » du « halel »… Mais… un jour, il s’est retrouvé face à un énorme dilemme.  Internet, médias et globalisation ont introduit chez nous de nouvelles habitudes, de nouvelles coutumes. Une culture entièrement étrangère à nos origines arabo musulmanes. La femme libérée, émancipée. Elle ne porte plus de voile. Elle sort. Elle fait ses courses. Elle travaille. Elle va en boite. Elle fume. Elle boit. Et l’homme alors ? Il devient schizophrène.
Des preuves ? J’en ai !
L’homme tunisien mène une vie sexuelle normale comme toute autre personne sur cette terre. Et il n’oublie pas bien sur de parler de ses conquêtes et de se vanter devant ses amis d’avoir couché avec une blonde, une brune… Jusqu’ici tout semble normal et tout à fait compréhensible. Le tunisien a l’air d’être un homme comme tout les autres. Ouvert d’esprit, il prend du bon temps, et ne se gène pas de penser au « hram »… Les habitudes à l’occidentale l’emportent sur la chariaa islamique. Mais va lui dire que t’as coincé sa sœur avec un type au coin de la rue ou que tu l’as surprise une cigarette à la main…ou pire, qu’elle n’est peut être pas vierge… Et la tu déclenches la machine infernale. Monsieur voit rouge, il fonce directement pour demander des explications et voir même des fois pour tabasser la pauvre jeune fille. Ose lui demander pourquoi ? Et il te sortira le fameux argument : « on est des musulmans  donc c’est « hram ». Les nanas c’est fait pour se marier le plus tôt possible avec un type que la famille aurait choisi et n’aura pour vocation  que de s’occuper de son mari et de son foyer ». Ce qu’il est rigolo ici c’est qu’apparemment il a oublié que le « hram » s’applique à tout le monde que ce soit fille ou garçon. Il a oublié que L’Islam applique la même loi que se soit pour la femme ou pour l’homme. Les relations sexuelles avant le mariage sont interdites aux femmes comme aux hommes. Que ça vous plaise ou pas, messieurs, j’appellerais ça de la schizophrénie. 
Un autre symptôme de cette maladie et qui est le plus répandu se résume à un concept tellement absurde !  
HT 1 «  je suis amoureux d’elle. »
HT 2 «  bah demande sa main ! »
HT 1 « je ne peux pas »
HT 2 «  pourquoi ça ? »
HT 1 «  elle n’est pas vierge ! »
Osez me dire que j’ai tort ! N’est ce pas l’excuse la plus bidon que vous ayez entendu ?! 
Notre homme tunisien peut aimer une fille, passer des années avec elle, heureux, tranquille… Rien qu’elle fait la gaffe de coucher avec lui, elle raille toutes les chances de devenir un jour sa femme. Imprégné d’un machisme sans égal, notre cher tunisien ne fait qu’ interdire à la femme ce qu’il se permet de faire oubliant que ce n’est qu’un être humain tout comme lui, dotée de sentiments et jonchée de passions . Ainsi arrivant au jour auquel il devrait se marier notre cher tunisien  choisit la soit disant « benet familiya », la pucelle, l’éventuelle bonne femme au foyer, celle qui plait à maman. Et oui ! Il est et il restera toujours un fils à maman. Bien évidemment cette dernière essayera de choisir une fille qui répond à plusieurs critères genre beauté, argent, boulot, nom de famille, écartant ainsi les critères les plus essentiels et préalables à la réussite d’un mariage tels que l’entente, l’amour et le partage.
L’homme tunisien n’a aucun problème à se marier avec une femme qu’il n’aime pas vraiment. Il se peut que des fois même, il sait au fond de lui que cela ne va pas marcher avec elle, qu’il va gâcher et sa vie et la sienne et peut être celle de ses enfants… Mais son égoïsme l’empêche de l’admettre, de l’avouer. Messieurs, un conseil, prenez un peu de recul et réviser votre vision des choses.
Ecrit avec l'aide de Ka3bourti
http://abirturki.blogspot.com/

lundi 9 mai 2011

Masturbation... Définition


Extraits du dictionnaire médical du docteur Labarthe, 1890

Voici un texte croustillant, on se demande si l'auteur est sincère ou s'il s'est royalement foutu du monde en écrivant son texte d'une seule main...
L'onanisme est une pratique qui consiste à provoquer l'orgasme vénérien en dehors du coït. Aussi ancien que le monde, l'onanisme vivra autant que lui, envers et contre les médecins et les moralistes. Les deux sexes s'y livrent à peu prés également.
L'onanisme chez la femme peut être comme chez l'homme, solitaire ou à deux, manuel ou non manuel. On distingue :
- l'onanisme vaginal consiste à introduire dans le vagin, le doigt, une chandelle, une carotte, un navet, un étui à aiguilles, un phallus artificiel, etc. et à lui imprimer des mouvements de va et vient.
- l'onanisme clitoridien consiste à exercer des frottements légers, des titillations délicates sur le clitoris avec le doigt ou à imprimer au capuchon qui recouvre le gland du clitoris, tenu entre le pouce et le médius, des mouvements de va et vient jusqu'à production du spasme voluptueux.
- L'onanisme clitoridien est beaucoup plus fréquent que l'onanisme vaginal, car le clitoris est de tous les organes génitaux féminins, celui qui est doué de la plus vive sensibilité. On le rencontre aussi bien chez les femmes que chez les jeunes filles. C'est celui qui domine dans les pensions de demoiselles.
Il est un autre mode d'onanisme clitoridien qui se pratique par le frottement des cuisses, la femme restant debout ou assise. Il s'accomplit par un mouvement particulier du bassin, par un balancement des hanches, grâce auquel les cuisses étant posées l'une sur l'autre et fortement croisées, la friction clitoridienne se produit par un frottement de la partie interne et supérieure des cuisses.
On rencontre cette variété d'onanisme chez les couturières, lingères, les femmes qui travaillent à la machine à coudre, les modistes ; il se pratique aussi dans les pensions et les couvents.
L'onanisme à deux, entre femmes, peut être manuel ou buccal, mais il est presque toujours Clitoridien
- dans l'onanisme manuel, les deux femmes se titilllent réciproquement le clitoris avec le doigt
- L'onanisme buccal consiste à se servir des lèvres et de la langue, au lieu de la main, pour chatouiller et exciter le clitoris jusqu'à production du spasme voluptueux, la langue servant à frictionner le clitoris et les lèvres à pratiquer la succion de l'extrémité inférieure de cet organe.
- Cette variété d'onanisme a reçu le nom de saphisme depuis que l'illustre grecque Sapho l'éleva a la hauteur d'un culte avec les Lesbiennes comme prêtresses, ce qui prouve que de tout temps, la langue et les lèvres ont pris une large part aux plaisirs de l'amour contre nature.
Sans remonter à Sapho, on trouve dans l'histoire moderne des exemples authentiques de cette pratique, notamment chez les filles du Régent, l'une d'elles, l'abbesse de Chelles fut accusée de se livrer au saphisme avec les jeunes religieuses de son couvent qui lui accordaient des témoignages de la plus infâme complaisance. Sa sœur, la Reine d'Espagne, à peine âgée de 16 ans, attaquait toutes celles de ses caméristes qu'elle jugeait passionnées. Le Roi, prévenu, chassa les beautés lesbiennes qui s'étaient prêtées au goût de la Reine, mais après le pardon conjugal, elle reprit ses honteux divertissements.
Tout le monde se souvient du salon d'une princesse, qui sous l'Empire, réunissait chez elles des femmes de la Cour de Napoléon III, avec des chanteuses qui se saphisaient à l'envie.
Enfin les Parisiens n'ont pas oublié l'aventure de ce mari qui, en 1883, surprit dans l'arrière boutique d'un magasin interlope de parfumerie du quartier de la Madeleine, sa propre femme en train de se faire saphiser par la jolie parfumeuse.
Le saphisme est surtout fréquent dans les maisons de prostitution et entre prostituées libres.
Il se pratique aussi beaucoup dans les appartements particuliers tenus par des matrones, dans certains magasins de parfumerie, de gants, de mode, de papeterie même, où la clientèle se compose moins de femmes galantes que de femmes du monde qui, blasées, perverties et libidineuses, viennent là se faire saphiser pour satisfaire leurs excitations génésiques et payent les femmes qui leur procurent cette jouissance, mais sans jamais se lier de cœur avec elles, absolument comme les hommes vont dans les maisons de tolérance ou chez une fille.
Pour en finir, rappelons une dernière variété d'onanisme qui est bien le résultat de la plus horrible dépravation et la preuve d'une formidable aberration du sens génésique. Je veux parler de l'onanisme clitoridien que certaines femmes se font pratiquer par des chiens dressés à cet effet. Ces faits de bestialité sont moins rares qu'on ne croit, dans les grandes villes surtout. Méfiez-vous donc de ces femmes, en général des prostituées et des femmes galantes, que vous voyez toujours avec ces affreux "King-Charles" qu'elles portent sous leurs bras et qu'elles comblent de caresses.  

mardi 3 mai 2011

La Belle et la Bête





La Belle et la Bête est un conte de fée qui a charmé notre enfance. On avait compris que l’apparence physique de toute personne n'importe pas tant que ça et qu'il fallait voir au delà de sa carcasse.
Aujourd’hui, ce conte de fée se relève de ses cendres et prend une nouvelle tournure. Nouveaux personnages et nouvelle version. En effet il y'a eu inversion des rôles. La Belle a changé de costume. Elle s'est mise dans la peau du fameux parti islamiste La Nahdha. Et la Bête? Je vous laisse deviner... 

En tant que jeune femme tunisienne, j'ai toujours eu l'habitude de porter des vêtements à la mode et ayant un joli corps je me permettais des mini jupes, des décolletés et bien évidemment un maillot de bain en deux pièces. J’ai pris aussi la "mauvaise habitude" de sortir en boite, de boire, de fumer de côtoyer des hommes partout où je vais. En bref, d'un point de vue islamiste je suis vicieuse et corrompue jusqu’à' l'os!  A priori, je suis une menace potentielle et une horrible atteinte à la vertu. Oui! Je dis bien la vertu et essentiellement la vertu telle que nos chers amis les islamistes la définissent. D’après eux, la vertu se résume donc au fait de respecter quelques codes. En premier lieu, il faut être pratiquant et appliquer la Chariaa à la lettre. Le code vestimentaire est à ne pas oublier. On est musulman pratiquant vertueux, respectable et distingué! Et ce qui marque cette différence c'est le code vestimentaire. Pour les hommes, il s'agit du port de la barbe et d'une sorte de robe, et pour les femmes, c'est le Burqa. 
 Par conséquent, toute femme musulmane, notamment la femme tunisienne, doit respecter ce code si elle se veut respectée et estimée. Quelle horreur!!! Depuis quand l’apparence physique est un repère ou une référence sur laquelle on peut baser notre jugement?! Si mes souvenirs sont bons, la morale du conte de la Belle et la Bète se résume au dit de Saint Jean " cessez de juger sur l'apparence, jugez avec équité".
Si l'essence même de L'Islam est la justice. Où est elle? Nos amis les Islamistes, ont peut être oublié cet énorme "détail"? J'en doute fort! Tant qu'on ne porte pas le Burqa ou quelconque autre habit d'ordre religieux, on est automatiquement exclu de "la communauté musulmane". J'ose même affirmer que, quoique le Burqa n'est qu'une invention masculine et qui, à l'origine, est l'habit traditionnel des femmes afghanes, il devient la marque de la foi musulmane chez les femmes.
Suis-je obligée de porter cet habit pour me faire respecter? je crains que oui! Dans une Tunisie où le parti islamiste semble prendre le dessus, je crois qu'il n'y a plus de place pour les femmes comme moi. On nous colle déjà des étiquettes. Et quelles étiquettes! On nous traite de putain et de catin!!! Mesdames nous sommes la Bête.


vendredi 29 avril 2011

Prémices


Révolution, liberté et démocratie. Trois nouveaux concepts qui cheminent l’un suivant l’autre dans l’esprit du jeune tunisien. Qu’en sait- il ? Rien ! Tout comme tout autre fils ou fille de ce pays-chéri, je ne savais de la révolution qu’une pointe de rébellion contre ses parents, étant adolescent. Je ne savais de la liberté qu’une marge très étroite. De la démocratie ? Je savais que c’était un mythe. J’en ai déjà entendu parler, chez Montesquieu, les révolutionnaires français et moultes autres penseurs. Tous la font rimer avec partage, égalité et liberté.

Ces trois valeurs auraient existé sous un régime politique  où la loi assure la sécurité et la liberté de l’individu. Ce que Montesquieu qualifierait de « la loi positive ». Hélas ! bien que républicain, le régime tunisien n’a jamais su instauré cette loi. Est-ce la faute au régime ? Si on se réfère à Montesquieu, on trouverait une définition intéressante de la République. «  Le gouvernement républicain est celui où le peuple ou seulement une partie du peuple a la souveraine puissance ». Bien évidemment la partie du peuple dont parle Montesquieu serait la majorité souveraine ayant remporté la majorité des votes. Malheureusement ou heureusement, dans notre cas elle  correspond éventuellement à la fameuse bande des Trabelsi.  Instaurant leur propre loi, ils ont fait de notre Tunisie une jungle où le droit de survie est le privilège du plus fort. Pillage, vols et viols ainsi fut leurs lois. Une pseudo république, une liberté factice et une égalité illusoire. 

Mais un jour de 14 Janvier, la belle au bois dormant se réveilla et son sommeil prit fin. Ce jour la le peuple tunisien réclama son droit à la liberté, son droit à l’égalité, son droit à une loi qui lui assure son intégrité. Oui nous avons rompu un silence d’une vingtaine d’années. Oui nous avons crié haut et fort « ZABA dégage » ! Oui nous avons eu notre révolution. Ce jour la nous avons goûté à la liberté. Et maintenant faut la croquer à pleines dents !

A suivre…

jeudi 28 avril 2011

La représentation de la Femme dans la peinture occidentale



                
Depuis les débuts de l'art moderne, la femme est un thème récurent chez l'artiste.
La femme représente les symboles et idéologies qui se distinguent selon l'époque et le lieu.
Elle n’est pas seulement un objet de convoitise des voyeuristes, elle est la liberté, l’érotisme, la rêverie, l’argument symbolique, l’universalité. La différence entre la femme sublimée et l’objet sexuel est faite par le talent du peintre, et du modèle aussi.
 Cependant, toutes ces représentations ont un esprit commun : l'ambivalence chez la femme.
L'homme qui dépeint ces femmes a eu des relations particulières avec elles et chaque peinture illustre une idée morale de ces femmes mettant en jeu deux rapports distincts.
Effectivement, la femme dans la société détient des rôles et des enjeux variés très largement usés dans les sujets picturaux : la femme peut être la mère donnant la vie, la maîtresse amenant à la corruption, l'amante que l'on aime et qui est un idéal de beauté ou la sainte implorant la grâce divine.


             La femme victime du péché



«Yahvé Dieu appela l'homme: «Où es-tu ?», ditil. «J'ai entendu ton pas dans le jardin, répondit l'homme, j'ai eu peur parce que je suis nu, et je me suis caché.»» Selon la Genèse (III, 9-10), la nudité est associée au péché originel, et, pendant sept siècles, de l'Ève couchée de la cathédrale d'Autun, que Gislebertus sculpta rampant dans les feuillages pour y dissimuler son indécence, à l'impudique Olympia de Manet et aux corps fragiles et menacés de Munch, la statuaire et la peinture occidentales oscillèrent entre la célébration du corps issue de la tradition grecque et le regard honteux ou concupiscent hérité de la vision et de l'enseignement bibliques.
Le nu constitua, dès l'Antiquité, un genre en soi pour la sculpture. Dans la peinture, la représentation du corps nu fut d’abord intégrée dans des scènes religieuses avant d'exister comme un thème à part entière.
Les muses, les amantes, les légitimes ont prêté leurs plastiques pour que reviennent les héroïnes de l’ancien et du nouveau testament. Eve, Danaé, Suzanne, les filles de Loth, Salomé et beaucoup d’autres promènent leurs galbes et leurs rondeurs depuis plus de six siècles. Elles sont objet de convoitise, de contemplation. Dans sa figuration, la femme, seul son aspect charnel se détache "carne, carne, sempre carne"
On peut trouver l’écho de cette perspective dans l’œuvre d’Artemisia Gentileschi. Vivant dans la première moitié du XVIIe siècle, elle reprend de son père Orazio la limpide rigueur du dessin en lui rajoutant une forte accentuation dramatique héritée de l'œuvre du Caravage et chargée d'effets théâtraux. Remarquablement douée et aujourd'hui considérée comme l'un des premiers peintres baroques, l'un des plus accomplis de sa génération, elle s'impose par son art à une époque où les femmes peintres ne sont pas facilement acceptées. Elle est également la première femme à peindre l'histoire et la religion à une époque où ces thèmes héroïques sont considérés comme hors de portée d'un esprit féminin.
D’ailleurs on lui doit la plus belle et émouvante représentation de Suzanne au bain, scène biblique mainte fois représentée; la jeune fille prend son bain et se fait surprendre par deux vieillards lubriques.
Sa Suzanne a les jambes qui se serrent ses mains affolées battent le vide pour se protéger de l’agression des deux vieillards qui complotent leur futur méfait, tandis que l’un d’entre eux impose le silence à la jeune fille dont le visage de dix neuf ans reflète la crainte et l’angoisse figée dans l’attente.
Cette œuvre réalisée en 1610, et aujourd'hui conservée dans la collection Schönborn à Pommersfelden,  laisse entrevoir l’influence de Caravage dans son réalisme et contribue par sa composition strictement géométrique à mettre en relief la condition féminine de l’époque. Sur la toile, Suzanne, dévêtue, se tient assise sur une ligne horizontale, alors que les deux vieillards sont debout  selon des lignes verticales. Entre autre, le peintre souligne la position de soumission de la femme victime de la soif des hommes pour la chair.


               La femme et la tentation manipulatrice

A l’image de la déchéance et de la rédemption s’oppose une autre image de la femme. Encore dans le même contexte biblique, la femme n’a pas été seulement un objet sexuel, mais aussi l’incarnation du courage, de  la ruse et de l’intelligence. Cette illustration trouve son écho chez Rubens avec son fameux Dalila et Samson.
« Un souvenir me revient de ces années d’enfance que je
croyais blanches : j’avais sept ans.

Je tenais entre mes mains une bible illustrée pour enfants, grand format. Je contemplais, fasciné, un dessin représentant Samson et Dalila.
Ses longs cheveux dorés avaient été coupés dans son sommeil. Sa force avait roulé avec des mèches blondes sur le carrelage bleu.
Il était debout, titubant de sommeil, tête presque rasée, demi-nu. Dalila le regardait les yeux mi-clos du fond du lit, sa chevelure noire étalée sur l’oreiller blanc. Dans un arrière-plan de tentures rouges, des soldats venaient se saisir de celui qui jusqu’ici les effrayait et qu’une nuit de jouissance venait de vider de sa puissance.
Ce qui me troublait n’était pas dans cette scène mais dans ce qui avait dû la précéder : rien ne pouvait être plus terrible pour Sanson que de perdre la force qui lui avait permis de triompher des ennemis de son peuple.
Si cela était arrivé, c’était parce qu’il avait cédé à l’attraction d’une chose plus persuasive que la peur de la mort. 
A sept ans je ne savais pas nommer cette chose.
Je devinais qu’elle avait un lien avec la nudité d’une femme et je rêvais à des délices aussi grands, lourds de si graves conséquences. Je chassai le souvenir de cette image.
Celui qui s’apprête à jouir ne veut pas penser et quand bien même le voudrait-il, il en est incapable : ses paupières sont calcinées par le soleil qui devant lui s’élève.
Il est en train de devenir aveugle. »
Cet extrait  de ” Louise Amour” de Christian Bobin, plonge  ce tableau de Rubens dans une  vague de romantisme inappropriée. En effet,  Cette toile qui date  de 1609, exposée à la national Gallery de Londres,  est une illustration de l’épisode biblique où Dalila séduit Samson, apprend de lui que sa force réside dans sa chevelure, le rase pendant son sommeil et le livre aux siens.
Dans ce grand Rubens fumeux,  la femme, Dalila notamment, est en position de force. Son regard lumineux et «  chatoyant » se fixe sur sa victime : Samson. Ce dernier, ivre et aveugle au complot, plonge entre ses bras dans un profond sommeil. Ainsi, Rubens laisse entrevoir, dans un mélange de tonalités roses et crème, une image vigoureuse de la femme.
Et comme le dit Bierce « La femme serait plus charmante si l’on pouvait tomber dans ses bras sans tomber dans ses mains ! » Epigramme.

                  La femme écartelée entre la voix de la raison et l’appel à la passion

 « Elle flotte, elle hésite ; en un mot, elle est femme » c’est avec ces mots que racine définit la femme et résume l’éternel combat entre la raison et la passion chez la gente féminine. Et qui dit passion et raison, dit Phèdre. Cette figure mythologique, symbole du désir interdit et de la part de vice qui demeure en tout être humain, fut le sujet d’une fameuse toile d’Alexandre Cabanel. Ce dernier est alors membre de l'Institut, couvert de médailles, doté pour ses portraits d'une clientèle aussi inépuisable que fortunée.
Phèdre appartient aux grandes compositions théâtrales qui jalonnent la production de l'artiste. Le modèle est probablement l'épouse de l'un des frères Pereire, cette riche famille de banquier parisien dont Cabanel fit plusieurs portraits et dont il décora l'hôtel particulier. Que penser donc des intentions de Cabanel quand il met en scène dans le rôle de Phèdre une femme de banquier, aussi frêle que Sarah Bernhardt qui triomphait dans le rôle depuis 1872 à la Comédie française, dans un intérieur dont le luxe antique n'a rien à envier à la débauche décorative de la fin du XIXe siècle ? Certainement rien de commun avec Zola qui, prenant comme à l'ordinaire Cabanel pour cible favorite, écrit : « Voyez cette misère. Voilà Monsieur Cabanel avec une Phèdre. La peinture en est creuse, comme toujours, d'une tonalité morne où les couleurs vives s'attristent elles-mêmes et tournent à la boue. Quand au sujet, que dire de cette Phèdre sans caractère, qui pourrait être aussi bien Cléopâtre que Didon ? C'est un dessus de pendule quelconque, une femme couchée et qui a l'air fort maussade. »
Sur cette toile, la Phèdre de Cabanel, apparait en proie au désespoir, littéralement anéantie, comme en témoigne sa posture amorphe et lymphatique. Celle qui jusque là avait toujours fait preuve de force et de dignité nous semble tout à coup fragile et vulnérable. Son regard figé et ténébreux s’oppose au teint diaphane et aux formes langoureuses et sensuelles de son corps qui semble dénué de vie. D’ailleurs par l’utilisation de la technique du clair-obscur, Cabanel traduit cette idée de la dualité. C’est un véritable combat de la lumière et de l’ombre qui suggère la bataille entre la pureté et la perversion dans l’inconscient de Phèdre.
Aux pieds du lit, et à gauche du tableau, se trouvent deux servantes. La première est assise a même le sol, la tête renversée en arrière et les paupières closes. Ses bras tombent avec nonchalance, signe à la fois d’impuissance et de désespoir. Sa comparse se tient debout, penchée en avant et à moitié sortie du tableau. Elle se tord les mains, comme rangée par l’angoisse. De par son attitude, elle semble à être la seule qui ne soit pas laissée aller à la résignation : il y a quelque chose dans sa posture  qui suggère qu’elle réfléchit, s’efforce de trouver une solution ou peut être des mots pour consoler sa maitresse qui vient d’annoncer son amour incestueux pour Hippolyte le fils de son mari Thésée.

                La femme à la pureté des saints

Atala ou les Amours de deux sauvages dans le désert de Chateaubriand a fourni le sujet de l'œuvre la plus populaire de Girodet. Il suit de près l'épisode du roman: l'Indien Chactas, aidé du père Aubry, ensevelit Atala, jeune chrétienne promise à la religion, qui s'empoisonne pour ne pas succomber à l'amour. « Ses beaux yeux étaient fermés, ses pieds modestes étaient joints, et ses mains d'albâtre pressaient sur son cœur un crucifix d'ébène. » (Anne Louis Girodet-Trioson, 1808).

Sur cette toile, tout est réuni pour retranscrire avec fidélité l’histoire que Chateaubriand a fait paraître en 1801, mais sans que le peintre ne s’embarrasse de cohérence chronologique. Le tableau mêle en effet des allusions à différents moments de cette histoire des « amours de deux sauvages dans le désert » : la veillée funèbre, évoquée par la parole de Job dans la paroi de pierre, le moment où il a fallu creuser la tombe, rappelé par la présence de la bêche, la bénédiction de la mourante, au cours de laquelle on lui a mis dans les mains le crucifix qu’elle tient sur son sein.
Le prêtre, droit dans la douleur, se tient  sur une ligne verticale  ce qui suggère l’élévation et la droiture. la jeune fille suit l’horizontale ce qui maintient la stabilité voire même l’immobilité. Chose tout à fait naturelle puisqu’ elle est morte ! et le jeune chactas, accablé de douleur, serre avec passion les genoux de la défunte.
L’Indien Chactas, Atala et le père Aubry sont tout les trois étrangement descendus dans la fosse et semblent suspendus dans le déroulement funèbre.
Par l’ouverture de l’arcade, on entrevoit le paysage verdoyant d’une forêt. Le tout est couronné par une croix pour souligner le caractère sacré de l’évènement et inscrire la toile dans la tradition des piétas.  .
Ce passage vers l’extérieur et lui-même le point duquel jaillit la lumière et éclaire un coté du mur de la grotte sur lequel le peintre n’a pas manqué de gravé quelques lignes citées par chateaubriand : "J'ai passé comme la fleur, j'ai séché comme l'herbe des champs". Les contrastes jouent avec le clair-obscur et l’ombre qui frappent le dos de l’homme sauvage et le buste de la femme.
Cette lumière matinale dorée,  effleure sensuellement Atala, son visage et sa poitrine légèrement visible sous son linceul blanc mariant ainsi le caractère religieux  à un érotisme morbide. 
Ce jeu de lumière s’associe à un contraste de couleur qui varie entre un blanc pâle, du brun, un vert pacifique, du marron et se heurte à un rouge vif de l’habit de Chactas. Ce choix de couleur n’est en aucun cas hasardeux. Le vert apaise l’œil du spectateur, le marron est une teinture d’obscurité,  le blanc est l’incarnation  de la pureté virginale d’Atala et le rouge souligne l’ardeur des sentiments du jeune indien.
Par ces techniques, Girodet reste fidèle à l’école néoclassique. Mais il n’en reste pas moins vrai que la douleur poignante de Chactas étreignant le corps sans vie de sa bien aimée compose une palette de sentiments appartenant déjà au romantisme.



La femme et l’érotisme

« De triomphe en triomphe, ainsi que le disent les frères de Goncourt, son imagination se déroule en souriant. De ses pinceaux, de ses crayons, qui ne se lassent point, sort la mythologie du XVIIIe siècle [...] La Volupté, c'est tout l'idéal de Boucher; c'est tout ce que sa peinture a d'âme. Ne lui demandez que les nudités de la Fable; mais aussi quelle main preste, quelle imagination fraîche dans l'indécence même, quelle entente de l'arrangement, pour jeter de jolis corps sur des nuages arrondis en cous de cygnes! Quel heureux enchaînement dans ces guirlandes de déesses qu'il dénoue dans un ciel! Quel étalage de chair fleurie, de lignes ondulantes, de formes qu'on dirait modelées par une caresse ! » 
C’est ainsi que les frères Goncourt décrivent les charmes de ce siècle et rendent hommage à boucher, artiste incontestable du 18eme. Elève de Lemoine, François Boucher, commence à pratiquer la scène de genre, dont le goût se répand chez les collectionneurs. Il puise ses sujets dans le monde élégant, dont il représente les activités quotidiennes. Mais, très vite, les scènes se cantonnent à un unique thème décliné dans ses multiples variantes, celui de la femme, seule, accompagnée d'une servante, ou en galante compagnie, ce qui, en quelques sorte, trahit le gout de l’époque. Mais il n’en reste pas moins vrai qu’en matière de femmes, boucher nous présente des chairs grasses d’une extrême finesse. L’odalisque brune en est un admirable exemple.

Cette œuvre qui date de 1745, est une composition rococo. Plus qu'une scène de genre, c'est un tableau licencieux, destiné au regard d'amateurs avertis. Rien ne masque ici d'un prétexte facile l'intention érotique: l'odalisque est couchée à plat ventre, présentant au spectateur les rondeurs de ses fesses dénudées, dans le désordre d'un intérieur qui évoque le luxe et la chaleur d'un boudoir où les êtres peuvent se livrer aux débordements des sens. Et le pinceau de l'artiste se plaît à l'évocation de la sensualité, qui transparaît jusque dans le soyeux et le moelleux des étoffes et les éclats nacrés de la chair rehaussée de rose. La composition de cette toile repose sur le pli. Le pli de la fesse du modèle, le pli du tapis en bas à gauche et les étoffes en désordre. En effet le modèle se serait roulé pour retiré la table sur laquelle sont disposé ses bijoux. Ce mouvement de retournement est traduit par la position de ses bras et le regard, dérangé vers le spectateur. Ce même désordre des plis et ce pivotement s’opposent en effet au trait réguliers de lit et au carré des coussins apportant une coulée d’harmonie et une satisfaction visuel au regard du spectateur.
En tant que spectateur, on a l’impression que la lumière vient de l’extérieur de la toile, plus exactement du coin supérieur gauche. Le trait de  la lumière suit en effet le même sens selon lequel est déposé le personnage de boucher : la diagonale. Elle éclaire une partie du visage, l’épaule dégagée de la chemise et sa jambe droite. Ce qui met en relief le contraste entre le bleu qui domine la toile et le rose de la chair féminine.

 C’est « Un délicieux exotisme de boudoir qui règne dans cette image qui pourrait représenter Madame Boucher. Le spectacle impudique du corps abandonné au désordre des étoffes confère un caractère délibérément licencieux à ce tableau dont il existe à Munich une Odalisque blonde d'esprit voisin. »  Écrit le Louvre.  



La femme, origine du monde

La femme était généralement présentée dans sa nudité mais avec l’avènement du 19eme siècle,  les peintres divergent vers une autre perspective.  La femme n’est plus un objet de plaisir mais aussi une ouvrière qui accomplit sa tache quotidienne, artiste, ou encore mère de famille.
En effet, ce genre de représentation est  pris en considération dans l’œuvre  de Berthe Morisot. Née à Bourges en 1841, Nièce de Fragonard elle devient l'élève de Corot en 1862 et fait la connaissance de Daubigny et de Daumier avant de rencontrer Manet en 1868 qui lui enseigne la technique du pastel. Elle se rapproche des impressionnistes et expose avec le groupe dont elle devient un membre actif. Elle est la seule femme peintre à exposer avec les impressionnistes en 1874. En 1877 elle épouse Eugène frère de Manet dont elle devient la belle-sœur. Ses thèmes préférés sont les marines, les paysages et les scènes familiales. En effet, son ouvre qui illustre son penchant aux scènes familiales, le Berceau, est un des rares tableaux à être apprécié par la critique à cette exposition impressionniste.
Cette toile qui date de 1872 est une  Huile sur toile de 56 x 46 cm, exposée au Musée d'Orsay à  Paris. Elle représente un sujet de la vie moderne : un enfant endormi dans son berceau. L’artiste met en scène Edma, sa sœur, et sa fille, Blanche.  
La composition frappe par sa rigueur. L’artiste utilise la diagonale montante. Structuré par des plans perpendiculaires dans lesquels s'insèrent deux triangles constitués de la jeune mère et du rideau du berceau, l'ensemble converge vers un point abstrait mobile qui circule du visage de l'enfant aux yeux clos à celui de la jeune femme au regard abaissé. En effet, la partie supérieure, voilée, fait écho a la partie inférieur, voilée elle aussi, comme le visage de la mère fait échos a celui de l’enfant. Ils sont situés à proximité des points naturels d’intérêt de la toile.
L'extrême économie des couleurs, tout se joue en noir et blanc, contribue à faire de cette petite toile au réalisme dépouillé un manifeste de la nouvelle esthétique.
Le tableau est éclairée du coté gauche. La présence de voilages induit  des effets de transparences qui ajoutent encore de la douceur de l’œuvre.
Tout confère donc à cette toile une légèreté, une délicatesse et une sérénité qui mettent en valeur le rôle estimable de la femme en tant que mère bienveillante. Et comme le dit Geneviève Daurmann, dans le bateau du courrier : « A quoi mieux peut servir une femme qu’à accueillir au plus chaud d’elle-même un ancien bébé qui a un peu froid ? »